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les news du 82
3 octobre 2012

agression

Romain, peu après son agression le 25 février 2012 à Eauze. () 

Romain, peu après son agression le 25 février 2012 à Eauze.

Une attitude peut-être déplacée a valu à Romain d'être frappé, le 25 février, dans et devant le Godet, à Eauze. Une réponse disproportionnée pour le tribunal qui a condamné hier les quatre personnes mises en cause.

«Je dansais. On était tous assez serré. Il y a eu une bousculade. Je me suis peut-être fait agressant pour certaines personnes.»

Romain le reconnaît, l'alcool aidant, il a peut-être été un peu trop loin le soir du 25 février 2012, sur la piste de danse du Godet à Eauze. Mais pour Me Prim, son avocat, ce n'était pas une raison pour que le maître des lieux lui mette un ou deux coups de poings dans le visage avant que son videur accompagne Romain dehors, le nez en sang. Ce geste de violence, qui n'a pas entraîné d'incapacité de travail, Éric, le salarié-gérant du Godet, l'a nié farouchement, hier, devant le tribunal. C'est des avocates de ses coprévenus qu'est arrivé le témoignage massue qui a amené le tribunal à le condamner pour sanctionner son acte contraventionnel d'une amende de 200€.

Car c'est là que démarre l'autre volet de cette affaire. Cathy dit avoir vu Romain sortir de la boîte le visage en sang ce soir-là. Mais elle dit aussi avoir été frappée par ce dernier, sur le parking, après qu'il a pointé l'index de sa main droite sur son front en prononçant des paroles incompréhensibles.

«Il est gaucher», n'a pas manqué de rétorquer Me Prim, pour mettre en doute sa parole. L'agression dont elle dit avoir été victime est pourtant corroborée par son petit ami, un maçon portugais âgé de 43 ans, qui a alors envoyé Romain au tapis en lui assenant deux coups de poing supplémentaires, suivi par Filipe et Joao Paulo, qui ont donné des coups de pieds au ventre et dans le visage de Romain. Bilan : trois fractures de la mâchoire et 25 jours d'ITT.

Très vite, hier pourtant, la victime est devenue l'accusé numéro 1.

Me Gomez, l'avocate d'Éric, a décrit un jeune homme «aviné», qui «éructait sur la piste de danse», un «chercheur d'histoires» qui avait cassé la glace des WC du Godet, six semaines plus tôt.

Me Danezan a mis à l'index le «chercheur de pagaille», estimant que la riposte de José, son client (en l'occurrence le petit ami de Cathy) n'était pas disproportionnée puisqu'il avait agi en situation de légitime défense pour aider sa copine. Quant à Me Lafforgue-Pène, elle a parlé d'un «contexte de xénophobie», jugeant que «cette provocation xénophobe» impliquait «une atténuation de la sanction» à l'encontre de son client, Filipe.

Romain soulagé au verdict

Se sentant attaqué de toutes parts, Romain s'est liquéfié sur son banc, laissant échapper quelques larmes, les mains rabattues sur ses oreilles pour ne pas entendre tout ça. Lui raciste ? Alors que sa fiancée est d'origine maghrébine et que son meilleur ami est noir ! Autant dire que le verdict a été un soulagement pour sa mère et lui lorsque Janine Brault a suivi les réquisitions du procureur en condamnant les trois amis au casier vierge à 4 mois de prison avec sursis et le patron du Godet à une amende, certes inférieure aux 600 € requis. Elle a donc considéré que la réponse des personnes mises en cause était disproportionnée dans cette affaire, quelle que soit l'attitude inconvenante de Romain. Elle a également donné suite à la demande de Me Prim qui a sollicité une expertise judiciaire avec la nomination d'un sapiteur dentiste pour préciser le coût de son appareillage dentaire et de son entretien tant que nécessaire. Mais elle a aussi indiqué que la responsabilité de la victime était engagée à hauteur d'un tiers sur le plan de la responsabilité civile, compte tenu de son attitude semble-t-il provocatrice.

Éric, José, Joao Paolo et Filipe devront donc lui payer les deux tiers de la somme qui lui sera accordée par le tribunal après expertise. Peu importe, pour Romain et sa mère, l'essentiel est qu'ils soient tous reconnus coupables, «et qu'ils ne recommencent pas à frapper quelqu'un comme ça».

Il faut attendre quelques jours pour que cette condamnation soit définitive. Les avocats de la défense réfléchissent à un appel éventuel.

 

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